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1701 : le 1er inventaire des Archives de Rennes

Le 25/04/2024 ActuMETIERS

Inventaire de Gilles de Languedoc, 1703, BB 701

Les Archives municipales de Rennes ont numérisé leur premier inventaire, réalisé au tournant du 18e siècle. L'occasion de se pencher sur l'histoire des archives rennaises et de découvrir ce document exceptionnel, conservé sous la cote BB 701.

  • Des archives itinérantes

L’histoire de la conservation des archives est liée à celle de l’administration municipale. Le premier hôtel de ville est construit à la fin du 15e siècle. Avant cette date, la communauté de ville ne dispose pas d’un lieu fixe pour se réunir, ni a fortiori d’une salle pour ses archives. Celles-ci sont vraisemblablement conservées par celui qui les produit, avec les risques que cela peut entraîner. Perrin Pépin, miseur de 1431 à 1442, perd ainsi les comptes de la communauté de ville dans l’incendie de sa maison.
La communauté de ville occupe le premier hôtel de ville jusqu’au milieu du 17e siècle. Il est détruit à la fin du siècle, et le nouvel hôtel de ville est construit sur son emplacement. Les archives sont transportées dans des « sacs à [bled] » au couvent des pères Minimes pendant la durée des travaux. En 1697, elles intègrent le nouveau bâtiment dans la « chambre des archives » prévue à cet effet.

  • Gilles de Languedoc, 1er archiviste de la ville

Gilles de Languedoc (1640-1731), greffier de la communauté de ville, est nommé le 22 mai 1698 par la communauté de ville pour travailler au classement des archives. Plusieurs années durant, il procède à leur mise en ordre et à leur identification. Les documents gardent la trace d’annotations de sa main, certains comptes de miseurs conservent une étiquette  portant leur description. Gilles de Languedoc achève en 1701 un Inventaire général et historique des actes, lettres, titres et autres pièces des archives de la communauté de Rennes, qu’il complète en 1703.

  • Un "inventaire" pittoresque

L’inventaire est établi thématiquement, mais les documents ne sont pas cotés, à la différence des pratiques archivistiques actuelles. Il n’est par conséquent pas possible de rattacher un document à sa description intellectuelle.
Gilles de Languedoc agrémente par ailleurs son inventaire d'observations préliminaires, dans lesquelles il expose ses états d'âmes (d'une grande actualité pour certains), mais donne également de riches enseignements sur la conservation des archives à cette époque. Il y déplore l’ « énorme confusion » dans laquelle se trouvent les documents : les sacs ont été « [vidés] en un tas » à leur retour du couvent des Minimes. Il fait également état des mauvaises conditions de conservation antérieures. Dans l’ancien hôtel de ville, les archives étaient dispersées, rangées sous les sièges des échevins dans la salle du conseil, dans une armoire dans l’entrée et dans un coffre en bois en haut des escaliers. Elles y ont souffert de l’humidité. Cela pourrait expliquer l’état matériel des comptes de la fin du 16e au milieu du 17e siècle (traces d’humidité, papier pulvérulent) ainsi que le caractère lacunaire des pièces justificatives pour les années 1581 - 1588.
Si les descriptions des documents ne peuvent plus être utilisées aujourd'hui, le travail de mise en ordre matériel réalisé par Gilles de Languedoc demeure toutefois la base des classements ultérieurs des archives anciennes.

Découvrez la numérisation de l'inventaire de Gilles de Languedoc et la transcription de son introduction.


Dans le rétro des archives

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