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À la recherche de la Cité perdue...

Projet de construction d'une Cité municipale à Rennes. Élévation de façade, architecte Georges Maillols, 1976, 14 Z 298

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Document #40 - avril 2023

Projet de construction d'une Cité municipale à Rennes. Élévation de façade, architecte Georges Maillols, 1976, 14 Z 298 (Cette image n'est pas libre de droits. Elle est réutilisée ici par les Archives de Rennes pour garantir la cohérence de l'article. Pour toute réutilisation, merci de nous contacter.)

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, l'impératif de défense nationale, qui a longtemps soutenu l'activité des ateliers de l'Arsenal, se fait moins pressant. Progressivement, l'autorité militaire recentre ses activités sur le secteur de la Courrouze et l'Arsenal-Ville est peu à peu démantelé pour laisser place à une vaste friche industrielle à deux pas du centre-ville de Rennes. Pour les édiles rennais, l'occasion est trop belle.

Lancée depuis presque vingt ans dans une urbanisation à marche forcée qui aura métamorphosé Rennes en profondeur, l'équipe municipale, autour de son maire Henri Fréville, lance en 1972 les études pour la conception d'une nouvelle zone d'aménagement concerté (ZAC) sur le secteur Arsenal-Redon. Le choix de cette procédure d'urbanisme nouvelle n'est pas neutre. La municipalité souhaite rompre avec la densité des zones à urbaniser en priorité (ZUP) pour adopter un parti-pris plus doux et mixte : large place accordée aux espaces verts, équilibre entre logements, commerces et équipements publics. Sur le terrain, la SEMAEB lance les études préalables au projet d'aménagement. Georges Maillols, tout juste consacré par la rénovation urbaine du quartier Bourg-l'Évêque, est bientôt nommé architecte en chef de la ZAC.

L'ambition est grande. L'objectif est de créer un quartier marqueur de la modernité rennaise. Dans sa notice explicative pour la réalisation de la ZAC, Georges Maillols détaille le dessein municipal : ''le sacrifice que fait la Ville de RENNES en ne densifiant pas le terrain, devra trouver son équivalent dans l'effort que feront les constructeurs pour réaliser des bâtiments de grande qualité. Il rappelle par ailleurs que la volonté d'Henri Fréville "est de faire de cet ensemble, une réalisation exceptionnelle, qui devrait marquer la Ville de RENNES, comme l'on fait les monuments que nous admirons tous en centre-ville". Cette ambition s'incarne notamment dans le projet de réaliser successivement trois équipements publics majeurs : l'Hôtel de Police et surtout le diptyque Cité judiciaire - Cité municipale. Pour cette dernière, l'enjeu est particulièrement important. Il s'agit à la fois de remplacer l'Hôtel de Ville et d'incarner la coopération intercommunale alors que le District de Rennes vient d'être créé.

En sus de sa fonction d'architecte en chef de la ZAC, Georges Maillols concourt pour le projet de Cité municipale. Ce document est une élévation de façade, extraite du projet qu'il présente à la municipalité en 1976.

Pour son projet, l'architecte imagine un bâtiment en forme de spirale qui s'enroule autour d'un patio central. Cette disposition permet à chaque bureau d'avoir toujours une vue sur le parc et la verdure environnante. Les façades vitrées rendent la mairie presque transparente et ouverte vers l'extérieur. Sa forme et son orientation doivent par ailleurs répondre celle de la Cité judiciaire, construite à proximité. À chaque étage son service : si les formalités administratives se réalisent au niveau 0, les bureaux de la municipalité sont eux installés au 6e et dernier étage. Le bâtiment se veut enfin particulièrement modulable, le patio central pouvant à loisir se transformer en salle de réunion pour le conseil municipal, en espace d'exposition ou encore en forum.

La Cité municipale de l'Arsenal restera néanmoins au stade de l'intention. La multiplication des acteurs concernés (l'État pour l'Hôtel de Police, le Département pour la Cité judiciaire), des difficultés d'ordre budgétaire et les changements à la tête de la municipalité auront raison du projet. Si l'Hôtel de Police et la Cité judiciaire seront bien achevés, ce n'est pas le cas de la Cité municipale, donnant à jamais un caractère inachevé à ce qu'aurait dû être l'ambitieuse ZAC Arsenal.

L'idée de construire un bâtiment pour rendre visible l'intercommunalité aux yeux des citoyens n'est cependant pas complètement abandonnée. Près de 30 ans plus tard, les équipes d'Edmond Hervé lancent de nouvelles études pour la construction d'un tout nouveau bâtiment à même d'accueillir les services du District de Rennes, devenu entretemps Rennes Métropole. C'est en 2007 que, clin d'œil de l'histoire, est inauguré le tout nouvel Hôtel de Rennes Métropole sur l'avenue Henri-Fréville.

Ce document est à retrouver sur la galerie Quartiers en Histoire dédiée au quartier Cleunay, Arsenal-Redon, la Courrouze.

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