La salle de lecture des Archives de Rennes sera exceptionnellement fermée le 26/06/2025 matin (réouverture à 13h30). Cliquez ici pour retrouver nos jours et horaires d'ouverture.

Foire aux questions

Le service des Archives municipales de Rennes

Quelle est la différence entre les Archives municipales et les Archives départementales ?

Ces deux services, qui appartiennent à deux collectivités disctinctes, ont la même vocation de collecte, de conservation et de communication de documents. Ils conservent des fonds complémentaires.

Les Archives municipales de Rennes sont un service de la Ville de Rennes : elles conservent les archives versées régulièrement par les services de la Ville de Rennes, du centre communal d’action sociale (CCAS) et de Rennes Métropole ainsi que par les organismes ayant une mission de service public et financés en tout ou partie par la ville et/ou la métropole rennaise. Elles collectent également des archives d'origine privée, dès lors qu'elles intéressent l'histoire du territoire rennais. Elles sont situées 18 avenue Jules-Ferry à Rennes.

Les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine sont un service du département d'Ille-et-Vilaine : elles conservent les archives de cette collectivité ainsi que celles des services déconcentrés de l'État présents dans le département, des notaires et des petites communes d'Ille-et-Vilaine. Les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine sont situées 1 rue Jacques-Léonard à Rennes (http://archives.ille-et-vilaine.fr/fr).
 

Comment contacter les Archives municipales de Rennes ?

  • Par courrier
    Mairie de Rennes - Archives municipales
    Place de la Mairie
    CS 63126
    35031 Rennes cedex
  • Par téléphone
    Tél. : 02 23 62 12 60
  • Sur les réseaux sociaux
    Retrouvez-nous sur LinkedIn

Pour toute demande par correspondance, le délai de réponse du service est de 15 jours maximum.

 

Je souhaite postuler aux Archives municipales de Rennes (stage, emploi temporaire, poste). Que dois-je faire ?

Vous pouvez accéder aux offres d'emploi de Rennes Ville et Métropole et donc des Archives de Rennes, en suivant ce lien : https://recrutement.rennesmetropole.fr/search. Si une annonce vous intéresse, vous pouvez compléter votre candidature en ligne en cliquant sur "Postuler" en bas de l'annonce.

Si vous souhaitez déposer une candidature spontanée (emploi temporaire ou stage), compléter votre demande en ligne à partir de cette page : https://recrutement.rennesmetropole.fr/multipleunsolicitedpage

La consultation des archives en salle de lecture

Quels sont les horaires d'ouverture de la salle de lecture des Archives municipales de Rennes ?

Pour connaitre les horaires d'ouverture de la salle de lecture des Archives municipales de Rennes, consultez la page Horaires et accès. Pour des raisons exceptionnelles, ces horaires peuvent être modifiés. Avant votre venue, pensez à consulter la page d'accueil du site : www.archives.rennes.fr

Attention : dernière communication de documents à 12h15 (sauf le jeudi) et à 16h30 !

 

Comment venir aux Archives municipales de Rennes ?

Pour savoir comment venir aux Archives de Rennes, consultez la page Horaires et accès.

Attention : il n'est pas aisé de se garer aux alentours du bâtiment et le stationnement est payant. Privilégiez les transports doux !

 

Je vis loin de Rennes, comment préparer ma venue ?

Notre site internet vous permet de préparer votre venue aux Archives de Rennes en toute tranquillité. Dans la rubrique Trouver un document, vous trouverez les inventaires en ligne décrivant les dossiers conservés par notre équipement ainsi qu'un accès aux documents d'archives numérisés.
Une fiche pratique vous explique comment faire vos recherches pour optimiser votre temps en salle de lecture !

 

Dois-je réserver un créneau pour venir consulter les archives ?

Non, la salle de lecture est accessible sans réservation, dans la limite des places disponibles. La consultation des documents est libre et gratuite, après inscription et acceptation du règlement.

 

La consultation des archives est-elle possible pour toutes et tous ?

La salle de lecture est accessible via un ascenseur réservé aux Personnes à Mobilité Réduite. L'accueil de la salle de lecture est équipé d'une boucle magnétique. La consultation des documents est libre et gratuite, après inscription et acceptation du règlement. Pour vous inscrire, vous devez remplir une fiche de renseignements et présenter une pièce d'identité officielle portant une photographie. L'inscription est valable pour l'année civile en cours et doit être renouvelée chaque année.

Dans la salle de lecture, vous serez guidés dans vos recherches.

Consultez les informations concernant l'accueil des personnes en situation de handicap

Accédez au règlement de la salle de lecture

 

Combien de documents puis-je consulter chaque jour ?

Le nombre de documents communiqués quotidiennement n'est pas limité sauf en cas d'affluence. Dans ce cas, il est limité à 10 par jour et par personne.

 

Y-a-t-il du Wifi en salle de lecture ?

Oui. Un accès Wifi-visiteur est disponible en salle de lecture. Pour cela, cliquez sur le bouton "recevez vos identifiants sur ce portail" situé tout en bas de la page d'accueil du portail de connexion de Rennes Métropole. Renseignez ensuite votre adresse mail afin de recevoir les identifiants permettant de vous connecter.

L'accès Wifi se fait à partir de votre matériel personnel et vous vous engagez à ne pas utiliser ce service à des fins illicites ou illégales.

L'usage d'un terminal mobile ne doit toutefois pas occasionner de gêne ni de danger pour les autres usagers de la salle de lecture. La sécurité informatique de votre matériel personnel est sous votre entière responsabilité. Il vous appartient donc d'équiper votre matériel de pare-feu et d'antivirus activés et mis à jour.

 

Puis-je réserver un document avant de venir en salle ?

Oui, si vous vous êtes déjà inscrit en salle de lecture. Merci d’envoyer votre demande la veille avant 16 h, à l'aide du formulaire de contact.

 

Le document que je souhaite consulter n'est pas encore communicable. Que faire ?

Les archives publiques sont communicables de plein droit. Mais, en raison de la nature des informations qu'ils contiennent, certains documents ne sont consultables qu'à l'expiration de délais spéciaux.

Pour ces documents non communicables immédiatement, une dérogation d'accès est possible. Il faut en faire la demande à l'aide du formulaire ci-dessous, également disponible auprès du responsable de la salle de lecture. Le délai de réponse est de deux mois.

Téléchargez la demande de dérogation

En savoir plus sur la consultation et la réutilisation

 

Puis-je reproduire les documents que je consulte ?

Vous pouvez vous munir d'un appareil photo numérique pour réaliser vous-même et gratuitement des reproductions (sans flash) en salle de lecture. L'usage des scanners portatifs est interdit.

Les photocopies des documents reliés sont interdites. Les photocopies ou tirages de documents numérisés sont effectués à vos frais, selon les tarifs fixés annuellement par décision de la Maire. Si l'état du document le permet, vous pouvez obtenir l'impression ou la photocopie payante d'un document au format A4 ou A3, effectuée par le responsable de la salle de lecture. La reproduction papier ou numérique de plans ou documents de taille supérieure au format A3 peut être effectuée par le service Imprimerie de Rennes Métropole qui se charge de les reproduire sous 10 jours, selon les tarifs en vigueur.

Accédez à la grille tarifaire


Quel matériel puis-je apporter avec moi en salle de lecture ?

Afin de prévenir tout risque de vol et de préserver les documents, un certain nombre de règles s'appliquent en salle de lecture. Le vestiaire situé à l'entrée de la salle de lecture est obligatoire pour les vêtements d'extérieur ou encombrants (manteaux, imperméables, etc.) et les effets volumineux (sacs, cartables, paquets).

Seul le matériel de prise de notes est autorisé en salle (feuilles de papier, crayon à papier, ordinateur portable), ainsi que les appareils photo (sans housse) et les téléphones portables (placés en mode silencieux pour le confort de tous).


Puis-je emprunter les ouvrages de la bibliothèque ?

Non. Vous ne pouvez pas emprunter à domicile les ouvrages et les périodiques de la bibliothèque historique des Archives municipales de Rennes. Ils ne sont consultables qu'en salle de lecture, comme les documents d'archives.

Recherchez un ouvrage

 

Je n'arrive pas à déchiffrer un document. Que faire ?

Les Archives municipales de Rennes ne réalisent pas de transcription intégrale de documents.

Si vous souhaitez vous familiariser avec les écritures anciennes, les Archives de Rennes proposent chaque trimestre un atelier de paléographie dans le cadre des Jeudis des Archives.

Pour plus d'informations, accédez à la page "Déchiffrez les documents".

La consultation des archives en ligne

Dois-je m’inscrire pour consulter les archives en ligne ?

Aucune inscription n'est nécessaire, la consultation en ligne des inventaires et des archives numérisées est libre et gratuite.

 

Pourquoi tous les documents d'archives ne sont-ils pas numérisés ?

La numérisation permet de faciliter l’accès aux archives tout en protégeant les documents originaux. Numériser l'ensemble des documents n'est cependant pas pertinent, au-delà du coût engendré et des problématiques de conservation des fichiers numérisés. Les campagnes de numérisation annuelles, composées de plusieurs centaines de documents, portent en priorité sur des documents fragiles, difficilement manipulables ou très demandés par les usagers (documents d’état civil, photographies, plans, cartes postales, délibérations …).

Recherchez dans les archives numérisées



Comment rechercher un document sur le site Internet www.archives.rennes.fr ?

La rubrique "Trouver un document" vous donne accès aux inventaires décrivant les archives (et non aux documents eux-mêmes). Le formulaire de recherche avancée vous permet de lancer une recherche transversale sur la majorité des fonds d’archives et des pages du site, en renseignant plusieurs types d'informations : type de document, lieu, édifice, personne, date ou cote (référence) du document.

Vous obtenez ainsi une liste de résultats indiquant les cotes des documents correspondant à votre recherche. Si le document qui vous intéresse est numérisé, un picto "appareil photo" apparaît en face du résultat. Si ce picto n'apparait pas, il faut vous déplacer aux Archives de Rennes pour consulter le document en salle de lecture.

Pour vous aider dans vos recherches sur le site, consultez cette fiche pratique.
Des formulaires spécifiques vous permettent également d'accéder directement aux documents d’archives numérisés. Recherchez dans les archives numérisées.

Puis-je vous adresser une demande de recherche ?

Le personnel des Archives de Rennes n'a pas pour mission de se substituer au chercheur et d'effectuer les recherches en lieu et place de celui-ci. Cependant, le personnel en charge de la salle de lecture est présent pour répondre à vos questions et vous orienter dans vos recherches. Avant de vous déplacer, si votre recherche sur nos inventaires en ligne, via ce formulaire, est restée infructueuse, vous pouvez nous adresser une demande via notre formulaire de contact ou par courrier afin d'obtenir un complément d'information, à l'adresse suivante :

Mairie de Rennes - Archives municipales
Place de la Mairie CS 63126
35031 Rennes cedex

Si vous recherchez un document précis qui n’est pas accessible en ligne, vous avez également la possibilité d'obtenir une reproduction numérique, dans la limite des moyens techniques du service, de l'état matériel du document et du volume demandé. Elle vous sera transmise par mail avec une facture détaillant les frais, le cas échéant.

 

Je souhaite réaliser mon arbre généalogique. Comment faire ?

Pour réaliser votre arbre généalogique, il vous faut d’abord recueillir le maximum d’informations sur l’histoire de votre famille en rassemblant vos archives personnelles et familiales (livrets de famille, actes de propriété, photographies) et en interrogeant vos proches. Vous pourrez ensuite commencer à constituer votre filiation à l’aide des documents conservés dans les services d’archives (registres d’état civil, registres de recensement, listes électorales). Pour vous aider, consultez le petit guide "Faire l'histoire d'une famille"

Certains registres sont numérisés et accessibles en ligne :

Recherchez dans les registres de recensements de population de 1831 à 1946
Recherchez dans les registres paroissiaux, d’état civil et des hôpitaux de Rennes

 Attention :

  • Si vous recherchez en acte d'état civil de mois de 100 ans, il faut adresser votre demande au service Formalités. Pour cela, cliquez ici.
  • Vous ne trouverez aux Archives de Rennes que des documents relatifs à Rennes : vos ancêtres doivent être nés, avoir vécu, s'être mariés ou être décédés à Rennes.

 

Je souhaite demander le retrait d'un contenu publié sur ce site Internet. Comment faire ?

Si vous avez repéré un contenu dont la publication vous semble contrevenir à vos droits (propriété intellectuelle, vie privée, etc.), que vous souhaitez qu'il soit modifié ou retiré du site, nous vous invitons à nous le signaler via le formulaire de contact. Nous prendrons les dispositions nécessaires afin de modifier ou retirer ce contenu dans les plus brefs délais.

 

Je souhaite contribuer à l'identification de documents. Comment faire ?

Vos contributions peuvent nous aider à affiner l'identification des documents. Elles sont les bienvenues. Par exemple, si vous avez identifié un lieu ou une date sur une photographie ou toute autre information concernant un ou plusieurs documents conservé(s) aux Archives de Rennes n'hésitez pas à nous en faire part via le formulaire de contact.

 

Je souhaite donner mes archives personnelles. Comment faire ?

Pour le don de documents originaux et le prêt pour numérisation, l’intérêt des documents proposés sera étudié par l’équipe des Archives qui pourra vous orienter vers des structures mieux adaptées le cas échéant.

Pour en savoir plus, consultez la page Confiez vos archives.

 

Je cherche un permis de construire, une déclaration de travaux ou toute autre autorisation d'urbanisme sur Rennes. Comment faire ?

Pour rechercher une autorisation d'urbanisme (permis de construire, déclaration de travaux, déclaration préalable, permis de démolir…etc.) délivrée à Rennes, il est nécessaire de rassembler au préalable un maximum d'informations sur le bien recherché. À savoir, le nom du dépositaire de la demande, l'adresse précise du bien, le numéro de la demande et l'année de construction. La plupart de ces éléments peuvent être retrouvés dans les actes notariés ou auprès des syndicats de copropriété d'immeubles.

Muni de tout ou partie de ces informations, vous pouvez commencer par réaliser une recherche dans les inventaires en ligne via le formulaire de recherche avancée, afin d'identifier, en amont de votre visite, les références des dossiers qui vous intéressent. Vous pourrez ensuite venir les consulter en salle de lecture des Archives de Rennes.

Le fonctionnement du site

À quoi sert l'espace personnel "Mon compte" du site www.archives.rennes.fr ?

L'espace personnel vous permet d’utiliser un classeur où sont conservés les résultats de vos recherches en ligne. Toute recherche effectuée à l'aide d'un formulaire de recherche peut être enregistrée et conservée dans votre espace personnel. Pour cela, cliquez sur "Enregistrez cette recherche" puis donner lui un nom et valider pour l'ajouter à votre classeur. Vous pourrez ainsi, à tout moment, accéder aux références des documents qui vous intéressent.

L'espace personnel vous permet également de devenir contributeur de l'indexation collaborative des registres d'état civil numérisés des Archives de Rennes. Ce projet est fondé sur le partage gratuit du savoir et de la connaissance. Il consiste à faire appel aux internautes pour indexer ces registres, afin de créer une base de données nominative. Chaque contributeur est ainsi invité à transcrire, en ligne, les informations principales rencontrées dans chaque acte d'état civil des registres de naissance et de décès de 1793 à 1921 (nom, prénom, date …).

Pour en savoir plus, consultez la page Indexation collaborative.

 

Je souhaite signaler une anomalie sur le site www.archives.rennes.fr. Comment faire ?

Pour signaler une erreur ou une anomalie sur une page du site, vous pouvez utiliser l'icône suivante située sur le côté droit de l'écran :

 

Je souhaite imprimer une page du site www.archives.rennes.fr. Comment faire ?

Pour imprimer une page du site ou la télécharger au format pdf, vous pouvez utiliser le bouton d'impression dans la barre d'outils de votre navigateur. Vous imprimez ainsi directement la page active et le navigateur détermine lui-même le nombre de pages qui seront nécessaires à l'impression du contenu de la page. Attention, par manque de place, les blocs de droite sont imprimés à la suite de la partie centrale de la page. Consultez l'aperçu pour n'imprimer que les pages qui vous intéressent.

Le commanditaire, l'architecte et l'artiste : une relation documentée

Le 05/01/2024 EnPERSPECTIVE

Le fonds Francis Pellerin (60 Z) offre des dossiers des commandes monumentales particulièrement riches d'une part, sur la collaboration de Francis Pellerin avec des architectes reconnus de la période de la reconstruction et des Trente Glorieuses (Louis Arretche, Henry Auffret, Yves Guillou, Georges Martin, Yves Perrin et d'autres), comme en témoigne leur correspondance et, d'autre part, sur les réalisations de ces architectes à Rennes puisque les dossiers contiennent de nombreux plans de bâtiments.

L'entre-deux-guerres, période de formation de ces architectes et de ces sculpteurs dont Francis Pellerin, voit un rapprochement conscient et fort entre l'architecture, la peinture et la sculpture dans une visée fonctionnelle et plus ou moins sociale. Francis Pellerin conçoit ses projets dans cet esprit : il inscrit ses œuvres dans la composition architecturale, qu'elles soient fixées aux édifices (surtout durant les années 1950), ou qu'elles s'en émancipent (dans les années 1960 et 1970). Quelle que soit la position de l'œuvre par rapport à l'architecture, le lien avec celle-ci se manifeste dans le souci de l'échelle, de la proportion juste entre les deux et, bien sûr, du sens artistique donné par le sculpteur en lien avec la fonction du bâtiment. La correspondance avec les architectes montre la proximité de vue qu'il a avec la plupart d'entre eux et le soutien qu'ils lui apportent. Elle rend compte, notamment pour les œuvres non retenues, de la réception difficile à laquelle la "nouveauté" de l'art de Francis Pellerin peut se heurter. Le sculpteur s'ouvre volontiers auprès des architectes de ce qu'il considère comme un manque d'ouverture d'esprit des commanditaires, souvent confirmé et déploré par ses correspondants.

À cet égard, l'exemple de la commande par l'Institut Richelieu (à la Roche-sur-Yon) de statues pour sa chapelle, en 1960, est significatif (60 Z 124). Conformément au fonctionnement du 1% artistique (créé par un arrêté ministériel de 1951), l'architecte joue un rôle d'intermédiaire entre le client et l'artiste, de la commande à la livraison. L'architecte retenu, Jean Parois, fait appel à son ami Francis Pellerin. L'architecte et le sculpteur partagent une même vision de l'art, qui tend à s'émanciper des schémas traditionnels et aspire à se dégager d'une reproduction exacte de la réalité pour s'orienter vers une figuration allégée, voire vers l'abstraction. L'échange de courriers entre l'architecte, l'artiste et le commanditaire entre mai 1960 et décembre 1961 témoignent de cette relation et de ces positions, parfois avec verdeur.

En mai 1960, l'architecte envoie les plans de la chapelle à Francis Pellerin et lui expose la commande. En octobre, ce dernier lui propose plusieurs projets. Puis, début novembre, c'est l'architecte qui présente le travail de l'artiste au commanditaire. Jean Parois restitue aussitôt ces échanges à Francis Pellerin sans hésiter à lui faire part de ses impressions personnelles. Certains projets sont écartés d'emblée par la direction, non sans ironie (rejet du modèle n° 1 d'ostensoir "qui rappelle par trop hélices ou marguerites"). Jean Parois suggère également à son ami des pistes de modification en veillant à l'insertion des œuvres dans l'architecture (courrier du 5 novembre 1960). Dans la continuité de cet échange, le supérieur de l'Institut montre que la direction goûte peu "l'art contemporain" et tout ce qui s'éloigne un tant soit peu de l'art figuratif, même si l'Institut était d'accord dès le départ pour ne pas retenir le style Saint-Sulpice (courrier du 11 novembre 1960). Son argument principal est que l'abstraction est un obstacle à l'identification immédiate du saint représenté sur la statue et partant, un obstacle à la ferveur des élèves. Une stylisation légère serait acceptable à condition que les œuvres demeurent lisibles : il déplore à cet égard que le chemin de croix lui semble un "rébus" à déchiffrer. Les échanges avec le supérieur de l'Institut sont centrés sur la question du style et de la lecture des œuvres. Assez rapidement, les vues de Francis Pellerin et de l'Institut divergent, malgré les efforts de Jean Parois pour les concilier.

Le 12 novembre 1960, Francis Pellerin, à la lecture des arguments transmis par Jean Parois "aux Pères", le "félicite de la précision avec laquelle [il cerne] le problème" et lui signifie "son accord au mot près sur ce dont [il se fait] l'interprète" ; il s'applique alors à modifier sa proposition pour "trouver la liaison statuaire, architecture". Tout en acceptant de remettre l'ouvrage sur le métier, Francis Pellerin affirme avec verve sa vision du jugement et de la réception d'une œuvre d'art : "J'exècre les commissions, fussent-elles sacrées, et surtout les sacrées, car le sacré n'est pas affaire de commission. Le sacré c'est à la fois une tension, une rencontre, un accueil. Il y a la Qualité et le Rapport à rechercher, et à éviter l'erreur liturgique, un point c'est tout, et je dis aux commissions ... Chacun est libre d'aimer, il aime comme il est capable. Aimer dispense de comprendre. J'aime le chant des oiseaux sans le comprendre. L'odeur d'une rose me suffit, si je me l'explique, je fais de l'horticulture et je déplace l'intérêt, au surplus, la rose n'a pas besoin des trous de nez du monde pour exister".

Deux jours plus tard, en présentant le projet amendé de Francis Pellerin, Jean Parois présente avec diplomatie sa conception de l'art au supérieur : "Au fond, nous retrouvons toujours l'éternel débat des "Anciens" et des "Modernes". […] Peut-être ne faut-il pas risquer de dessécher l'œuvre d'art, en donnant le plus grand rôle à la fonction pratique seule ? Le côté sensible de l'œuvre est aussi une fonction et je regrette pour ma part que cette fonction-là, qui est l'essence de l'art, ne soit pas mieux ressentie en général" (courrier du 14 novembre 1960).

Un peu plus tard, en décembre 1960, Jean Parois dresse un état de la situation à Francis Pellerin. Il rappelle la position initiale de l'Institut et l'orientation qu'a prise le travail de son ami, et conclut sur la capacité de réception du commanditaire : "Au départ, tout le monde était d'accord pour écarter toute formule se rapprochant du Saint-Sulpice, parce que c'est du "Petit Art" et que la chapelle appelle un style plus dépouillé et plus viril. Depuis lors, tes études t'ont conduit à ce que l'on appelle communément de "l'abstrait". Ces propositions, que j'estime pour ma part fort intéressantes, sont allées d'emblée à la limite de ce que l'on peut faire admettre dans la conjoncture actuelle" (courrier du 12 décembre 1960).

Et Francis Pellerin de répondre à Jean Parois : "J'aime ton attitude dans cette affaire et souhaite servir ton architecture, deux choses qui font que je ne dis pas "merde"." (courrier du 15 décembre 1960). Jean Parois pense inévitable l'adaptation de la proposition de Francis Pellerin pour qu'elle ait une chance d'être acceptée par l'Institut Richelieu : "Devant envisager toutes les éventualités, […] je pense que, sans trop de sacrifices, tu pourras alors envisager des études plus digestibles pour la clientèle, que nous avons, malgré tout, à satisfaire, dans une certaine limite" (courrier du 19 décembre 1960).

Francis Pellerin apporte de nouvelles modifications à ses maquettes dans le sens indiqué par Jean Parois, en lui exprimant dans une métaphore végétale la limite qu'il trouve à l'exercice : "Ce qui naît est à cueillir comme fleur telle quelle, si je faisais des fleurs artificielles, que m'importerait d'ajouter ou de retrancher. On ne demande pas des citrons à l'oranger. Je n'ai pas d'explication à donner à qui goûte mon fruit, et condamnera-t-on l'orange à qui l'on eut voulu trouver le goût de pêche en la faisant poire ?" (courrier du 2 février 1961). Dans un courrier du 28 février 1961, Jean Parois précise sa demande de modification, en suggérant notamment à Francis Pellerin de modifier le volume des statues pour qu'elles soient mieux intégrées à l'architecture. Il ajoute : "Tu vas dire que j'ai l'air de t'imposer un point de vue, ce que, paraît-il, il ne faut jamais faire avec un artiste, thèse d'ailleurs que je défends, même si elle paraît en contradiction avec mes actes".

À la réception de la proposition modifiée, le supérieur persiste dans sa réticence. Pellerin exprime alors sa vision de la situation à Jean Parois (5 octobre 1961) : "Pellerin fait du Pellerin, mieux vaut aller en chercher un autre que s'attendre à me voir faire ce qu'en fin de compte cet autre fera mieux que moi. Tes bons pères sont à côté depuis le départ. Puisqu'il n'y a pas de dialogue, demande-leur qu'ils se soulagent en me renvoyant mes projets. […] Mon seul regret est de ne pouvoir collaborer avec toi." Le refus définitif du supérieur à Francis Pellerin semble confirmer sa vision de l'art réduite à une fonction essentiellement utilitaire (30 novembre 1961) : "Non pas que ce style ne semble pas cadrer avec celui de notre chapelle, mais il ne nous semble pas convenir à la psychologie de ses usagers (enfants et adolescents surtout)".

Cette commande, riche en tribulations, et qui finalement n'aboutit pas, montre le rôle de courroie de transmission de Jean Parois entre l'Institut Richelieu et Francis Pellerin, qui le place entre son adhésion à la proposition du sculpteur et la nécessité d'honorer la commande du client – rôle délicat dans lequel il fait preuve de tact et de réalisme. C'est précisément l'adhésion de l'architecte à l'œuvre de son ami sculpteur, tant dans l'adéquation à la commande que dans le parti pris s'éloignant d'un style purement figuratif, qui l'amène à lui demander des ajustements. En cherchant un compromis de nature à satisfaire la direction de l'Institut Richelieu, Jean Parois défend une certaine vision de l'art. Dans cette relation triangulaire, se détache la relation forte qui existe entre le sculpteur et l'architecte, marquée par la confiance et une estime réciproque. Plus largement, cette commande illustre le contexte de tiraillement entre les "Anciens" et les "Modernes", qu'évoque Jean Parois, et la réception parfois difficile de l'art aspirant à l'abstraction dans ces années d'après-guerre. De ces échanges se dégagent enfin de manière assez éclatante la position d'artiste et la personnalité de Francis Pellerin.


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