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La Seconde Guerre mondiale (20e siècle)

Thèmes abordés

  • La vie quotidienne pendant la guerre
  • L'occupation allemande
  • La libération et les lendemains de la guerre

Orientation de la séance

Cette séance particulièrement riche en documents permet de comprendre la vie quotidienne des Rennais pendant la Seconde Guerre mondiale. Des cartes de rationnement aux affiches franco-allemandes d'interdictions, en passant par les photographies des rues bombardées, tous les éléments sont là pour nous rappeler que l'étude des archives est un premier pas dans le "travail de mémoire".

À noter !

Une autre séance aborde la Seconde Guerre mondiale à travers l'étude spécifique des affiches de propagande conservées aux Archives de Rennes. Accéder à la présentation détaillée de cette séance.

Le fonds de Charles et Louise Foulon est classé !

Le 05/05/2025 ActuMETIERS

Charles et Louise Foulon à leur mariage le 26 août 1941, photographie, auteur : inconnu, Archives de Rennes, 32 Z 9

Charles-Louis Foulon a donné en 2007 puis en 2014 les archives de ses parents Charles et Louise Foulon (32 Z 1-409). Riche d'un siècle d'histoire d'environ 33 ml, le fonds reflète la vie et les actions de ces deux militants, Charles l'universitaire et Louise l'assistante sociale. La particularité de ces deux personnalités est leur investissement dans de nombreuses causes, dont on trouve trace dans les dossiers exhaustifs qui ont été conservés minutieusement.

Le fonds est divisé en 3 parties, afin de distinguer les archives familiales communes avec Louise Ropars puis avec Odette Prunet (32 Z 1-49), des archives personnelles et individuelles de Charles (32 Z 50-402) et de Louise (32 Z 403-409).

Dans un texte pour une possible autobiographie, Charles Foulon se demande : "C'est un vrai problème de savoir ce qu'il vaut la peine de retenir. (…) Mais l'homme ordinaire, (…) tous ceux qui n'ont pour événements que les avatars et les incidents de leur profession, sont-ils vraiment à conserver ?"

Charles Foulon, un universitaire aux engagements multiformes

Agrégé de grammaire à 21 ans (32 Z 52), professeur aux lycées de Brest et de Rennes puis à l'Université de Haute-Bretagne, il devient titulaire de la chaire de langue et de littérature française du Moyen Âge et de la Renaissance en 1954. Très investi dans les cours pour étudiants étrangers de l'université d'été de Saint-Malo, dont il est professeur dès 1948 et directeur de 1963 à 1979, il accueille plus de 800 étudiants d'une vingtaine de nationalités différentes entre 1966 et 1969 ! Dans le cadre de ses activités scientifiques, Charles Foulon fait partie de diverses sociétés savantes, telle que la Société internationale arthurienne dont il est président de 1981 à 1984 (32 Z 193). Il est également membre de l'Union rationaliste et de l'Association des études françaises (AEIF).

Durant la Seconde Guerre mondiale, Charles et Louise Foulon entrent dans la Résistance. De 1943 à 1944, ils accueillent dans leur appartement de nombreux résistants comme François Tanguy-Prigent, futur ministre de l’Agriculture et des Anciens Combattants, ou François Kerambrun, mécanicien guingampais qui a aidé le réseau Shelburn à exfiltrer 135 aviateurs alliés de la Bretagne vers l’Angleterre. À la suite d'une dénonciation, en février 1942, Charles est arrêté pendant qu'il assurait un cours (32 Z 119), puis emprisonné à Fresnes. Libéré quelques mois plus tard, il adhère au mouvement Libération Nord. À la fin de la guerre, il participe à la refondation de la République en devenant membre du Comité de libération d'Ille-et-Vilaine dès sa première réunion en décembre 1943, puis secrétaire jusqu'à l'automne 1945.

Il adhère à la SFIO en 1934 et devient responsable des jeunesses socialistes du Finistère de 1935 à 1940. Secrétaire à la propagande de la Section française de l'Internationale ouvrière en Ille-et-Vilaine de 1945 à 1947, il est l'auteur de plusieurs éditoriaux de L'Aurore socialiste. En janvier 1948, il proteste publiquement contre la répression anti-ouvrière de Jules Moch (ministre de l'Intérieur) à Valence et dans divers centres miniers. Cette prise de position, ainsi que ses fermes condamnations de la politique colonialiste et sa volonté de rapprochement avec les communistes, lui valent d'être exclu de la SFIO en 1948. Il est membre fondateur du Mouvement socialiste unitaire et démocratique et adhère par la suite à plusieurs partis de gauche, pour rejoindre le Parti socialiste unifié dans les années 1960. De nombreux dossiers révèlent sa forte implication militante et offrent un riche panorama de ces partis de gauche pour beaucoup minoritaires. Il fut délégué du Comité Mitterrand pour l'Ille-et-Vilaine en 1965. En dépit de son engagement politique, il n'est élu à aucune des élections auxquelles il se porte candidat. (9 Fi 9308).

Il fait partie de la loge française du mouvement antialcoolique de l'ordre international des Bons Templiers, créée en 1907 par le docteur Maurice Legrain, enregistrée en 1912 à la préfecture de la Seine. Les membres s’engagent à ne pas consommer d’alcool ni de drogues ("poisons de l'intelligence"), mais aussi à ne pas en offrir, ni en procurer, ni favoriser d’aucune façon leur commerce. Il anime la loge française avec ses épouses successives Louise et Odette, et en devient le président (chef templier) en 1954. Il est aussi co-fondateur et secrétaire du Comité départemental de défense contre l'alcoolisme de 1957 à 1960.

Le fonds garde également trace de sa participation à la Ligue des droits de l'Homme (LDH) en tant que président de la section de Saint-Malo (1967-1986) puis de Rennes (1987-1991), qu'il participe d'ailleurs à refonder (résurrection de la première section provinciale créée après le procès rennais de Dreyfus). Odette Foulon est également membre de cette association. (9 Fi 9316)

Ses liens avec les francs-maçons du Grand Orient s'opèrent via la loge brestoise multi-séculaire "Les Amis de Sully" et la loge rennaise "La Parfaite Union" (32 Z 64). Louise Foulon est reçue, à titre posthume, en juin 1969, au sein de l'obédience mixte du Droit Humain. Il fait également partie de l'Église réformée baptiste, bien qu'il a passé son enfance au patronage laïc.

Louise Foulon Ropars, infirmière au maquis et première assistante sociale des étudiants bretons

De nombreux papiers personnels de Louise ont été conservés dans ce fonds. Née le 4 janvier 1915 à Poullaouën, elle étudie les soins infirmiers à l'école Florence-Nightingale. Résistante durant la Seconde Guerre mondiale, elle est agent de liaison, hôtesse et infirmière. En 1946, elle prend la responsabilité des services sociaux universitaires de l'Académie de Rennes et organise l'attribution des bourses, des fonds de solidarité et des logements. Elle obtient un second poste d'assistante sociale pour le Centre régional des œuvres universitaires et se dévoue à la médecine préventive à travers la lutte contre la tuberculose et les angoisses psychologiques chez les étudiants. Elle lutte contre les ravages de l'alcoolisme dans le milieu des facultés, et, au-delà du monde de l'enseignement, elle aide d'anciens buveurs. Elle fait également partie du Ruban Blanc et de la société contre l'abus du tabac (32 Z 404). Elle participe activement, aux côtés de son mari, à l'accueil des étudiants étrangers aux cours universitaires organisés à Saint-Malo et des membres de la Société internationale arthurienne lors des congrès.
Louise décède d'un cancer d'origine professionnelle le 6 juin 1969. Charles Foulon se remarie avec Odette Prunet le 20 mars 1970, assistante sociale des œuvres universitaires (32 Z 14).

Hommages

À Rennes, sont inaugurés au nom de Louise Foulon Ropars un centre rattaché au service interuniversitaire de médecine préventive et de promotion de la santé en 1970, et une promenade en 2024. Dès 1997, la section de Rennes de la Ligue des droits de l'Homme et l'Amicale laïque du quartier Coëtlogon-Saint-Martin de Rennes-Nord sont baptisées au nom de Charles Foulon. L’avenue Professeur Charles Foulon (8 mai 1998) et la bibliothèque de Rennes 2 (21 septembre 2012) sont également inaugurées.

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aperçu

Plan du dispositif de défense passive dans la ville de Rennes, 1 Fi 192 (jpg - 1448 Ko)
Affiche, exécution de Marcel Brossier, 1940, 9 Fi 118 (jpg - 4469 Ko)
Rapport du chef des services de secours suite à un bombardement, 1943, 6 H 22 (jpg - 2926 Ko)
Photographie, soldats américains place de la Mairie, 1944, 350 Fi 49 (jpg - 548 Ko)

Dans le rétro des archives

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