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L'occupation, la répression et la résistance

Quartier n° 6, Jeanne-d'Arc, Longs Champs, Beaulieu

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Situé dans la partie nord-est de Rennes, le quartier n° 6 se compose de 3 zones distinctes : Jeanne-d'Arc, Longs Champs et Beaulieu.

 

  • Avant 1914

Très éloigné du centre-ville, cet espace situé bien au-delà des limites de l'octroi, entre le faubourg de Fougères et la Vilaine est, jusqu'au 19e siècle, une vaste étendue rurale au-delà du boulevard de Paris, composée de nombreuses fermes et manoirs qui ont donné leurs noms à des rues, équipements ou zones du quartier actuel : Le Grand Cordel, la Grenouillais, les Gallets, les Longs champs, Beaulieu, le Bois Perrin, la Lande Morin, La Motte au duc.

Jusqu'au début du 20e siècle, seuls la ferme du Grand lierre au nord, l'octroi de Paris aux portes de l'asile d'aliénés et la baignade du Gué de Baud au sud matérialisent, sur les plans de la ville, la limite ouest de cette vaste campagne qui s'étend en fait jusqu'à Cesson-Sévigné.

Il faut attendre le percement du boulevard de l'Est (actuel boulevard de Metz) et du boulevard de Saint-Méen (actuel boulevard de Strasbourg) vers 1880, pour que commencent à apparaitre quelques constructions pavillonnaires, boulevard de Metz, rues Danton, Lavoisier et Beaumarchais. Les personnels des imprimeries Oberthür ou de l'asile départemental de Saint-Méen cherchent alors à se loger à proximité de leur travail.

La mise en service des premiers transports en commun (Tramways électriques rennais et tramways d'Ille et-Vilaine) à partir de 1897 et la construction de l'église Jeanne d'Arc (1914-1924) stimulent le développement de ce qui n'est encore qu'un village, au nord de la rue Danton. Autour de l'église, la vie du quartier et des jeunes s'organise, au sein du pensionnat Sainte-Jeanne d'Arc tenu par la congrégation de l'Immaculée Conception de Saint-Méen, puis du patronage créé par l'association d'éducation populaire Jeanne d'Arc.

 

  • Dans l'entre-deux guerres, le développement du secteur Jeanne d'Arc

Construction église Jeanne d'arc, chantier au long cours, qui stimule le dev du quartier / Des lotissements sortent de terre dans le secteur progressivement depuis le sud jusqu'au nord / bvd Alexis Carrel qui demeurera inachevé => isolant l'église de l'octroi de Paris /

Le quartier reste sous-équipé au début de la période, voierie, réseaux à partir des années 1930 / Vie de quartier autour du patro Jeanne d'arc, salle, cinéma... /  Equipement divers, première école privée années 1920, stade courtemanche (ancien terrain d'entraînement militaire), grosse présence du tramway et loisir nautique via la ligne Cesson-Rennes / de nombreux commereces aux extrémités du quartier / Puis fin de période ouverture du parc de Maurepas

Deuxième guerre mondiale, dev mis en suspens, Jeanne d'Arc porte d'entré à l'est de la ville,  voit défiler successivement l'armée française, britannique, l'armée d'occupation puis les libérateurs américains / Des logements d'urgence pour sinistrés rue Lafontaine et bvd Charles Péguy

 

  • Années 1950 - 1980 : les Trente Glorieuses et la conquête de l'est !

Au lendemain de la Seconde Guerre mondiale, le quartier est encore très rural : le boulevard de Vitré marque la délimitation entre l'emprise urbaine à l'ouest et la campagne à l'est. Sous l'effet de la croissance économique et démographique des années 1950 - 1960, la municipalité densifie le quartier existant de Jeanne-d'Arc en y construisant des pavillons et des immeubles, mais aussi en aménageant des axes routiers qui le désenclavent, comme le boulevard Alexis-Carrel. De nouveaux équipements apparaissent : des commerces, ou encore le groupe scolaire Marcel-Pagnol (réalisé par l'architecte Yves Lemoine en 1956). Des terrains sont acquis pour favoriser l'extension du quartier au-delà du boulevard de Vitré, vers l'est. 

Cette politique d'urbanisation, qui démarre dans les années 50, atteint son apogée dans les années 60, à la suite de la construction du grand ensemble de Maurepas, tout proche, et dont il faut résorber les problématiques liées aux manques d'équipements et de services, notamment à destination de la jeunesse. Ce problème est d'autant plus pris au sérieux par la municipalité que la jeunesse émerge véritablement comme groupe social distinct durant cette décennie.

Equipements socio-culturels (la Maison des jeunes et de la culture du Grand-Cordel) et équipements d'éducation (vaste ensemble constitué par le lycée Joliot-Curie, le lycée Chateaubriand et le collège des Gayeulles, puis complexe scientifique de l'université de Rennes-Beaulieu) sont les caps de cette extension vers l'est et vont constituer le coeur des nouveaux quartiers. La rue Mirabeau devient alors l'axe central de ces trois sous-quartiers aux temporalités différentes (l'ancien quartier Jeanne-d'Arc et les nouveaux quartiers Longs Champs et Beaulieu), en maintenant leur cohérence et en constituant le point de départ de leur développement urbain.

À la fin des années 1970, le parc immobilier du quartier s'intensifie avec uen nouvelle étape qui annonce le début d'une nouvelle ère : la construction de 1100 logements aux Longs-Champs, dont la moitié est révervée au logement social, autour de deux plans d'eau aménagés.

 

  • Le secteur des Longs-Champs et la création de Rennes Atalante

La création de la ZAC des Longs-Champs répond à un fort besoin en logements à Rennes. De nombreux services et loisirs de proximité voient le jour pour ce quartier. Le 12 mai 1982, s'ouvre le nouveau centre commercial Intermarché qui répond à cette volonté d'équiper le quartier qui s'est fortement étendu et d'apporter un service aussi complet que possible à ses habitants.

De même la création de l'association VAL "Vivre aux Longs Champs" en 1984, participe à la nouvelle identité du quartier et favorise les rencontres et animations avec les habitants dans un esprit "village".

En parallèle de cette urbanisation, en janvier 1983, le Premier Ministre Mauroy annonce la création d'une ZIRST à Rennes (Zone d'innovation et de recherche scientifique et technique). Dès décembre 1983, on la rebaptise "Rennes-Atalante". À proximité de l'université, du Centre d'études des Télécoms, Supélec… des entreprises privées ou publiques viennent s'implanter. L'association Rennes Atalante, crée en 1984, est chargée d'animer et de promouvoir la zone. Le critère essentiel est l'activité de l'entreprise dans le domaine des technologies (recherche, biotechnologie, informatique, communications…). Il s'agit de vendre l'image de marque de Rennes Atalante, pôle scientifique de recherches universitaires ou privée et de fabrication de produits à haute valeur ajoutée.

L'inauguration de la ligne B du métro le 20 septembre 2022 marque un tournant pour le développement de ce quartier qui se retrouve désormais à quelques minutes du centre-ville.


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