Au tournant des années 2000, de nouveaux enjeux sociétaux, économiques, sanitaires, environnementaux créent du débat, modifient les modes de vie et les mentalités et s'imposent progressivement dans les politiques publiques. Rennes Métropole passe alors d'une politique des transports à une politique de mobilité.
Malgré une genèse mouvementée, la première ligne de métro sort de terre en 2002, alors que s'engage déjà une réflexion autour de la construction d'une seconde ligne. Le réseau de bus associé s'adapte et de nouveaux espaces multimodaux apparaissent place de la République puis de la gare, où se croisent les différents modes de transport, pour répondre aux changements de mode de vie des habitants de la métropole rennaise.
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Temporalité et intermodalité
Au début des années 2000, le maire de Rennes, auteur du rapport ministériel "Temps des villes" (19 juin 2001) crée le "bureau des temps", dont la mission est d'adapter les horaires des services publics et l'organisation temporelle du territoire, en prenant mieux en compte les attentes des usagers et la qualité de vie de tous et toutes.
L'intermodalité, c'est-à-dire les moyens mis en œuvre pour associer différents moyens de transport pour un même trajet, est une réponse à ces préoccupations et devient une priorité. Dès lors, de nouveaux outils sont mis en place : les parcs relais (entre 2002 et 2007), la carte multiservices Korrigo, STAR le vélo en libre-service (en 2009), ainsi que de nombreuses correspondances entre bus, métro, trains et autocars.
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La ville durable
Les temps de trajet et l'intermodalité, l'égalité d'accès aux services, la sécurité dans les transports, les nouveaux usages, la qualité de l'air, l'environnement sont autant de sujets au cœur de cette politique de déplacements urbains.
Impulsée par la mise en place du tout nouveau "Code de la rue" en 2008, une nouvelle étape est franchie dans cette réflexion à partir des années 2010. La municipalité participe à un appel à projet "villes durables", afin de lui permettre de travailler à des stratégies de développement sur le long terme. Une ville durable est un équilibre entre trois domaines : le social, l'économie et l'environnement.
De nouveaux services et chantiers sont lancés : l'accessibilité des bus et le service Handistar (dès 2015), le covoiturage (dès 2016), la réflexion sur l'usage des espaces multimodaux (comme avec EuroRennes qui transforme le site de la gare avec l'arrivée de la LGV en 2017), les navettes électriques (en 2018), les projets de démocratie participative (comme "Rennes 2030" qui permet aux Rennais de s'exprimer sur le nouveau Plan de déplacement urbain (P.D.U.) 2019-2030).
Pour que la "ville durable" fonctionne à Rennes, la municipalité cherche à réduire les besoins en déplacements des Rennais, en proposant, dans les quartiers, plus de services de proximité. Il s'agit de créer une "ville quart d'heure", c'est-à-dire une ville où les fonctions sociales urbaines essentielles "habiter, travailler, s’approvisionner, se soigner, apprendre, s’épanouir" sont toutes accessibles en moins de 15 minutes à pied ou à partir d'un mode de transport collectif. C'est un des objectifs de la ligne b du métro, ouverte en septembre 2022, qui vient renforcer l'intermodalité pour les habitants de Rennes et de Rennes Métropole.
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Vers une ville "responsable"
Cette politique de mobilité est ambitieuse et globale. Elle montre l'importance du réseau de transports collectifs et doux, dans la qualité de vie des habitants du territoire rennais : pas seulement au niveau du bien-être, mais aussi en terme de "responsabilité" collective et individuelle. Il incombe en effet à chacun.e de prendre conscience de l'impact de ses déplacements sur l'environnement.