La salle de lecture des Archives de Rennes sera exceptionnellement fermée le 26/06/2025 matin (réouverture à 13h30). Cliquez ici pour retrouver nos jours et horaires d'ouverture.

Nos missions

Conseiller

Photographie d'une réunion à l'Hôtel de Rennes Métropole, autrice Marilou Vuillemet, 2019 (png - 1995 Ko)

Les Archives de Rennes accompagnent les services de la Ville de Rennes, de Rennes Métropole et du centre communal d'action sociale (CCAS) dans la gestion, le partage et l'organisation des documents papier et électroniques qu'ils produisent dans l'exercice de leurs missions. Cela se traduit par différentes actions :

  • diagnostiquer la production documentaire (identifier les documents et leur circulation dans la collectivité, analyser les risques juridiques, administratifs et l'intérêt historique associés),
  • élaborer des outils de gestion (plan de classement, arborescence, règles de nommage, tableau de gestion d'archives, etc.),
  • animer des actions de sensibilisation et de formation des agents.

Le conseil permet d'organiser et de fixer des règles de gestion de l'information, prérequis nécessaires à la mise en oeuvre de la collecte d'archives.

Collecter

Photographie du versement d'un fond d'archives privées, autrice Marilou Vuillemet, 2019 (jpg - 1299 Ko)

Les Archives de Rennes collectent les archives produites par la Ville de Rennes, Rennes Métropole et le centre communal d'action sociale (CCAS), ainsi que par d'autres organismes satellites. La collecte des archives consiste à sélectionner, parmi tous les documents produits par les services, ceux qui justifient les droits des individus ou de la collectivité (fonction de preuve), ceux qui sont nécessaires au bon fonctionnement de cette dernière (fonction administrative) et/ou ceux qui permettent de documenter l'histoire locale (fonction historique). Ces documents sont ainsi conservés ad vitam aeternam. Les autres documents sont détruits (environ 70 %).

Les Archives de Rennes collectent également des archives privées, sous forme de don ou d'achat. Ce sont des archives d'origines variées : elles proviennent de particuliers, d'associations, d'entreprises, d'hommes politiques, de cabinets d'architecte, d'artistes, etc. Elles complètent les fonds publics en offrant un autre regard sur l'histoire rennaise. En savoir plus : Confiez vos archives

Classer

Photographie d'un classement d'archives, autrice Candice Hazouard, 2019 (jpg - 254 Ko)

Le classement consiste en la mise en ordre intellectuelle et matérielle des documents d’archives, ceci afin de retrouver l'information. À l’issue de cette étape, certains documents sont éliminés lorsqu'ils n'ont ni intérêt administratif, ni intérêt historique. Les documents à conserver sont ordonnés, décrits dans un inventaire selon un plan de classement, indexés, cotés (attribution d'un identifiant unique) puis rangés dans les magasins de conservation. Ces documents sont alors disponibles à la consultation du public dans la salle de lecture, et prêts à être valorisés.

Conserver

Photographie illustrant la conservation préventive, auteur La Distillerie, 2015 (jpg - 943 Ko)

Les formes et les supports physiques des documents d’archives sont très variés. Tous ces documents originaux sont fragiles et exigent les meilleures conditions de conservation matérielle. Leur préservation constitue un enjeu fondamental dont l’archiviste est le garant.

Communiquer

Photographie de la salle de lecture, autrice Candice Hazouard, 2019 (jpg - 350 Ko)

Les archives sont avant tout conservées pour être communiquées au public. Tout un chacun, chercheur professionnel ou amateur, peut les consulter gratuitement en salle de lecture. Les archives documentent l’activité et illustrent l’histoire de la municipalité dans tous ses domaines de compétence, et plus largement l'histoire de Rennes.

Trouver un document ou en savoir plus sur la consultation et la réutilisation

Mettre en valeur

Photographie du montage d'une exposition, auteur Romain Godart, 2013 (jpg - 5566 Ko)

Les Archives assurent la diffusion et la promotion du patrimoine qu’elles conservent et jouent aussi un rôle de médiateur entre le document brut et le discours historique par le biais de projets et événements variés (expositions, ateliers éducatifs, conférences…).

Prochaine conférence le 16/06 à 18 h : "Les gens de savoir rennais au coeur des sources médiévales"

Le 02/06/2022 ActuRDV

Conférence - par Marjolaine Lémeillat

Les séries anciennes des Archives de Rennes sont riches de sources de diverses formes et aux sujets multiples, fertiles en (re)découvertes des Rennais, à la fin du Moyen Âge. Parmi eux : les gens de savoir rennais, justifiant à la fois d’études supérieures ou d’une formation approfondie sur le terrain, et de l’usage quotidien de leurs compétences dans un cadre professionnel (ici, au service d’une cité). Le dépouillement des fonds entrepris par Marjolaine Lémeillat aux Archives de Rennes permet de retracer leur existence et leur parcours, de mettre en évidence et analyser les rôles qu’ils ont joués au sein de la ville, voire à l’échelle de la Bretagne, les réussites que certains ont bâties et avec quels moyens. Les résultats de ce travail font l’objet de la présente conférence.

Docteure en histoire, Marjolaine Lémeillat est Attachée Temporaire d’Enseignement et de Recherche à l’université de Tours. Ses recherches et travaux portent sur les actes des ducs de Bretagne, sur la circulation et la transmission des savoirs et sur la prosopographie du clergé, du personnel administratif, des gens de justice, médecins et enseignants bretons à la fin du Moyen Âge (13e - début 16e siècles).

RDV le 16 juin 2022 à 18 h aux Archives de Rennes (18, avenue Jules-Ferry).

Entrée libre.

Accédez à la programmation culturelle "Les Jeudis des Archives".

 

Interview de Marjolaine Lémeillat (propos recueillis en juin 2022) :

Archives de Rennes : Qui sont les gens de savoir et pourquoi vous être intéressée spécialement à eux ?

Marjolaine Lémeillat : L'expression contemporaine de "gens de savoir" désigne les personnages qui, au-delà des seuls lettrés ou intellectuels, justifiaient à la fois d’études supérieures ou d’une formation approfondie sur le terrain, et de l’usage quotidien de leurs compétences dans leur cadre professionnel, notamment au sein de divers services (États ducal, royal, pontifical ; institutions religieuses ou judiciaires), qui se complexifient à la fin de la période médiévale. Concrètement, il s'agissait aussi bien de serviteurs de l’administration ducale (chanceliers, secrétaires, gardes du Trésor des Chartes), que de membres du clergé (et souvent du haut-clergé : évêques, chanoines, abbés), de membres du monde de la Justice (sénéchaux, procureurs, avocats...), de notaires, d'enseignants ou de médecins. Je me suis intéressée à eux sur proposition de ce sujet de thèse, que je leur ai consacrés, par Jean-Christophe Cassard, feu professeur d'histoire médiévale à l'Université de Bretagne occidentale. L'objectif de cette étude à la fois culturelle, religieuse, sociale, politique était de mettre en évidence le rôle joué par ces personnages au sein de la Bretagne ducale, aux derniers siècles du Moyen Âge, quand les archives sont suffisamment nombreuses pour que nous puissions nous livrer à une étude systématique, mais aussi quand l’État ducal se développe (quelle incidence ont alors ces gens de savoir ?).

AR : La plongée dans les archives anciennes, entre déchiffrage, dépouillement et compréhension, pas trop compliqué ?

ML : Déchiffrer, transcrire et comprendre les divers actes mis au jour n'étaient généralement pas un problème, dans la mesure où j'avais déjà de l'expérience en la matière. Néanmoins, quelques textes ont pu s'avérer ardus, surtout en fonction de la qualité de l'écriture du rédacteur et de la période de rédaction (le début du XVIe siècle est souvent délicat, dans ce domaine). Seuls les dépouillements se sont avérés longs, requérant l'équivalent de plusieurs mois pour les fonds les plus riches (Penthièvre aux Archives départementales des Côtes d'Armor, fonds religieux aux Archives départementales de Loire-Atlantique, par exemple). Les Archives départementales d'Ille-et-Vilaine ou les Archives municipales de Rennes, en revanche, ont fait l'objet d'un traitement plus rapide, car les archives anciennes étaient ou moins nombreuses que dans d'autres centres de conservation, ou aisées à cibler, grâce à des catalogues précis (l'absence de catalogues rallonge les investigations : cela oblige à tout ouvrir, faute de savoir quel carton précis explorer).

AR : Quel est le rôle des gens de savoir dans ce territoire encore indépendant du royaume de France ?

ML : Après étude, il s'est avéré que les gens de savoir remplissaient, tout d'abord, la ou les fonctions qu'ils occupaient durant leur existence. Cela peut sembler un truisme, mais leur analyse a permis de mettre en exergue l'existence d'un réseau de formation local (écoles primaires, mais aussi supérieures, notariales...) parfois assez dense et dynamique, dans un duché sans université avant 1460 (et même alors, Nantes reste en retrait par rapport à des centres plus anciens) ; mais aussi le maillage des réseaux administratifs centraux et locaux, judiciaires, médicaux... Les gens de savoir œuvrent à des strates et dans des domaines très divers. En outre, certains sont d'autant plus actifs qu'ils exercent une ou plusieurs carrières, soit que leur vie professionnelle évolue, soit qu'ils cumulent (c'est le cas de plusieurs grands serviteurs ducaux, à la fois évêque, chancelier et ambassadeur ; ou médecin, conseiller et chanoine). Ceux qui s'activent au plus près du pouvoir ducal ont enfin un rôle parfois notable dans l'affirmation du pouvoir ducal vis-à-vis du royaume de France au XVe siècle (mise au point et défense des "droits royaux et duchaux" d'un duc censé descendre de souverains antérieurs aux rois de France).

AR : Quels types de documents vous ont permis de dresser des notices biographiques de ces personnes ? à quel degré de finition ?

ML : Je me suis appuyée sur tous les documents que j'ai pu trouver et lire (en fonction de leur état). En effet, les notices biographiques de gens de savoir sont une somme de détails que nous sommes susceptibles de trouver dans n'importe quel texte. Par exemple, la mention de la famille, de parents, de possessions personnelles peut se trouver aussi bien dans des transactions diverses, des procès que dans un recensement de biens ; l'attestation des études peut figurer dans la titulature d'un personnage (quand il souhaite rappeler qu'il est bachelier ou licencié ou docteur dans telle(s) discipline(s)), mais aussi dans des sources universitaires ou pontificales (quand le personnage, à l'époque de ses études, a sollicité un revenu de la part de la papauté). Les fonds ducaux, royaux français et étrangers (notamment anglais), pontificaux ou religieux locaux renseignent sur les éventuelles fonctions religieuses ; les actes ducaux, en particulier, sur les fonctions exactes remplies auprès du duc, sur certaines missions assumées (ambassades), sur les gages rétribués... Au-delà des sources scripturaires, les monuments, sceaux... donnent aussi de précieuses indications sur tel ou tel (entre autres, leur potentiel mécénat). Bref : tout est utile. Cela a abouti à une récolte de 5 599 noms de gens de savoir, connus à des degrés divers : cela va du simple patronyme avec date d'attestation (soit une ligne) à la biographie de plusieurs pages.


Notre politique d'archivage

La politique d'archivage constitue une composante de la gouvernance de l'information de la collectivité. Elle vise à prioriser l'action des Archives de Rennes auprès des services producteurs et ainsi à tendre vers une collecte plus ciblée et qualitative.

Accédez au document-cadre de notre politique d'archivage.

Dans le rétro des archives

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