Plan d'urgence aux Archives de Rennes
Le 20/06/2022 ActuMETIERS
Un test grandeur nature effectué le 20 mai 2022
Vendredi 20 mai 2022. Il est encore tôt. Le premier agent prend son service aux Archives de Rennes. Comme tous les matins, il effectue une ronde dans les différents étages du bâtiment pour vérifier que tout va bien. En pénétrant dans le magasin du 2e étage, dans lequel sont conservés des milliers de documents, il est tout de suite alerté par un bruit suspect. Une canalisation a explosé, le sol est trempé, l'eau se déverse sur les rayonnages. Des boîtes d'archives sont déjà endommagées. Vite, il court couper l'arrivée d'eau. Téléphone en main, il appelle aussitôt la directrice des Archives pour l'informer du sinistre. À son arrivée, celle-ci fait une première évaluation des dégâts. C'est un sinistre majeur ! L'eau s'est infiltrée dans le sol et s'écoule par le plafond dans le magasin au-dessous, au 1er étage. Au total, 16 mètres linéaires de documents doivent être évacués. Le plan d'urgence est déclenché !
Voilà le scénario catastrophe imaginé par l'équipe des Archives. Son objectif ? Tester l'efficacité de son nouveau plan d'urgence, document de référence qui pose et précise toutes les actions à mettre en œuvre en cas de sinistre : inondation, incendie... Après plus de 2 ans de réflexion théorique, cet exercice est la première concrétisation du plan d'urgence.
C'est aussi une première pour l'équipe, après deux reports pour raisons sanitaires. Chacun a été formé et sait ce qu'il aura à faire durant les prochaines heures. L'équipe Nettoyage sera notamment chargée de nettoyer les lieux puis de mettre en sécurité les documents sains. L'équipe Traitement aura pour mission d'évacuer en zone tampon un certain nombre de documents abîmés pour ensuite les sécher sur place, aussi vite que possible. L'équipe Tri conditionnera enfin les documents les plus touchés pour les expédier chez un prestataire chargé de les congeler rapidement afin de figer leur état et d'éviter la prolifération des moisissures, avant qu'ils ne soient traités. Toute une chaîne humaine dirigée par un poste de commandement (PC) composé de trois personnes aux rôles bien définis : la responsable, le coordonnateur et l'assistante. L'exercice pratique a pour but de tester la coordination du PC et des trois équipes : coordination entre le PC et les équipes, entre les équipes et au sein de chaque équipe, c'est-à-dire comment les consignes sont transmises et appliquées.
Deux sapeurs-pompiers du SDIS 35, dont le référent départemental pour le patrimoine, ont fait le déplacement pour observer le déroulé des opérations et animer un débriefing à chaud sur les forces et faiblesses du dispositif. Étaient également présentes la responsable du service Patrimoine à la direction de la Culture et une conseillère en prévention au service Qualité de vie professionnelle pour assister à cet exercice grandeur nature pour apporter leur expertise spécifique.
Quelques jours plus tard, le SDIS est à nouveau présent pour un débrief avec le PC puis lors d'un débrief réunissant toute l'équipe. L'implication de l'équipe est saluée. Les recommandations du SDIS 35 permettent d'ajuster certains aspects de la coordination : le mode de communication à adopter lors d'une opération de sauvetage (une transmission de l'information plus centralisée et plus directe), le rôle de chacun (les chefs d'équipe et le coordonnateur font courroie de transmission avec la responsable, etc.), des points précis sur la conduite de l'action (déplacements des co-équipiers en binôme, etc.).
Globalement, les deux objectifs de l'exercice pratique sont remplis : sensibiliser l'équipe aux enjeux et à la mise en œuvre pratique du plan d'urgence.