Les prisonniers français à Rennes

Les Allemands arrivent à Rennes avec des prisonniers et font des prisonniers sur place. Après une période de transit (juin-novembre 1940), les prisonniers métropolitains sont envoyés en Allemagne tandis que les prisonniers coloniaux sont regroupés dans des camps à Rennes et aux alentours.

Les prisonniers métropolitains et coloniaux en transit à l'été 1940

Le 18 juin 1940, les Allemands entrent à Rennes accompagnés des prisonniers qu'ils ont faits lors de leur avancée. Suite au bombardement du 17 juin, certains soldats qui cantonnaient à Rennes laissent leurs armes et vont grossir les colonnes de civils qui fuient vers l'ouest et vers le sud, mais la plupart sont rattrapés par les Allemands. Quand les troupes allemandes entrent dans Rennes, elles ne rencontrent aucune formation militaire organisée. Le 18 juin, à 17 heures, la caserne du Colombier est occupée ; les officiers d’active et de réserve qui y étaient restés sont faits prisonniers. Rejoints par des officiers de l’extérieur et des soldats, près d’un millier de militaires français y est assemblé au bout de quelques jours. Au total, ce sont près de 30 000 prisonniers de guerre français métropolitains qui attendent à Rennes leur départ pour l'Allemagne, effectif en novembre pour la quasi-totalité d'entre eux, tandis que les soldats coloniaux sont confinés dans plusieurs casernes.

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La vie des prisonniers coloniaux

12 000 prisonniers coloniaux ont probablement séjourné à Rennes pendant la guerre, dont 6 000 présents simultanément dans la ville. Ce nombre important s'explique notamment par la suppression de l'internement des soldats coloniaux en Allemagne du fait de l'idéologie raciste du régime nazi. La légende d'un portrait ne laisse aucun doute sur cette idéologie. Les conditions de vie des prisonniers coloniaux sont rudes : ils n'ont pratiquement rien à manger ; de nombreux colis acheminés par la Croix-Rouge sont volés par leurs gardiens qui revendent leur contenu. Des assistantes du devoir national sont autorisées à leur venir en aide. Certains prisonniers ont l'occasion de travailler dans des fermes aux environs de Rennes (notamment à Betton et à Bruz), dans lesquelles ils peuvent loger. À partir de 1943, les camps de prisonniers sont gardés par des soldats français, les Allemands souhaitant envoyer un maximum de soldats vers le front de l'Est.

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Les camps de prisonniers

Rennes est un élément majeur du dispositif des camps de prisonniers de l'armée allemande, les Frontstalag. Le Frontstalag 133 de Rennes est placé sous l'autorité de l'occupant allemand de septembre 1940 à août 1944. Il se compose de plusieurs casernes ou camps de la ville. Le parc des sports de la route de Lorient est transformé en prison ; le camp de la Marne sur la route de Redon a une capacité de 1 700 prisonniers ; le camp Margueritte, en bordure de la caserne du même nom, abrite 2 000 prisonniers dans une quinzaine de baraques. Il y a aussi le camp situé sur le boulevard de Guines, l'annexe de la prison Jacques-Cartier, le Lazaret (l'école primaire supérieure, aujourd'hui appelée lycée Jean-Macé) servant plus ou moins d'hôpital. Après la dissolution du camp de Quimper en 1942, il ne reste plus dans la région que le Frontstalag 133 de Rennes, auquel sont rattachés de nombreux camps de toute la Bretagne.

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