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Quartier n°9, Cleunay, Arsenal-Redon, La Courrouze

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Situé au sud-ouest de la ville, le quartier n°9 de Rennes se compose de plusieurs zones distinctes : Cleunay, Arsenal-Redon, la Courrouze et la vaste zone verte de la Prévalaye.

 

  • Au commencement, la campagne

L'existence du village de Cleunay est avérée dès le Moyen Âge. Sur cette campagne rendue marécageuse par la proximité de la Vilaine, paissent les troupeaux des bouchers de Rennes. Ces terres agricoles entretiennent des liens étroits avec la ville-centre grâce aux travail des maraîchers. Elles dépendent alors de la puissante seigneurie de la Prévalaye.

Les quelques équipements qui s'y implantent sont fréquentés par des publics peu intégrés à la vie publique. C'est le cas, au 17ème siècle, de l'hôpital général qui accueille successivement pestiférés, vieillards et orphelins, mais aussi du temple protestant de Cleunay, détruit en 1685, après la révocation de l'Édit de Nantes.

 

  • Le tournant du 19ème siècle, emprises militaires et industrielles

En 1793, l'autorité militaire décide d'implanter une école d'artillerie et une usine de confection d'armement à Rennes. Leur installation dans les murs de l'ancien hôpital général change alors le destin du quartier dont l'emprise militaire ne cesse de s'agrandir jusqu'au 20ème siècle. Autour de l'école d'artillerie, un mur s'élève isolant pour longtemps les landes de la Courrouze du reste de la ville.

Au milieu du 19ème siècle, la municipalité rennaise lance par ailleurs un chantier pharaonique : la canalisation de la Vilaine. Attirées par ces nouvelles commodités, industries et activités commerciales essaiment et se développent autour de ce qui est alors le cœur battant du quartier : le quai de la Prévalaye.

Une population mixte, composée de cadres de l'industrie mais surtout d'ouvriers et de militaires, s'installe dans l'ancien faubourg de Redon, désormais pleinement intégré au développement de Rennes.

 

  • D'une guerre à l'autre, un développement contrasté

La Première Guerre mondiale marque l'apogée du grand Arsenal de Rennes, dont la prestigieuse école d'apprentissage façonne et diffuse une culture ouvrière et syndicale.

Au-delà de la ligne de chemin de fer, la réalité est différente : Cleunay reste à l'écart du développement de Rennes. Pendant l'entre-deux guerres, les premiers lotissements sortent timidement de terre au niveau des rues Philippe-Lebon et Champion-de-Cicé.

La Seconde Guerre mondiale marque profondément la mémoire du quartier. Occupé par l'armée allemande, le château de la Prévalaye est notamment incendié peu avant la libération de Rennes.

 

  • Des années 1950 aux années 1970, l'urgence à Cleunay

À l'hiver 1954, l'appel de l'abbé Pierre trouve un écho particulier à Cleunay où la municipalité rennaise, en proie à une grave crise du logement, engage la construction d'une cité d'urgence.

L'urbanisation de Cleunay se poursuit ensuite pour accueillir une population croissante, via des programmes immobiliers disparates qui constituent le premier grand ensemble de Rennes. Le manque d'une programmation d'ensemble se fait cruellement sentir et rend précaire le quotidien des premiers cleunaysiens. Néanmoins, dans le ''Far-West rennais'', se tissent les fils de la solidarité autour du comité de quartier.

À la fin de la période, la Maison des Jeunes et de la Culture (MJC) Antipode ouvre ses portes rue André-Trasbot, comme pour inverser la mauvaise fortune du quartier.

 

  • Depuis les années 1980, le renouvellement urbain

Dans les années 1980, la municipalité expérimente la concertation à Cleunay et tente de gommer les erreurs du passé grâce à l'opération Habitat et Vie Sociale. Dans la foulée, la Zone d'Aménagement Concerté (Z.A.C.) de Cleunay dote le quartier de quelques équipements à même de redorer son blason, comme la clinique de la Sagesse.

De son côté, Arsenal-Redon rompt progressivement avec son caractère industrieux. Le déclin puis le repli des activités à la Courrouze aboutissent à la démolition de l'Arsenal et ce secteur devient plus résidentiel. Il voit, en 1979, s'ériger son nouvel immeuble totem à l'emplacement de l'ancien abattoir : le Centre des télécommunications, actuel Mabilay.

Enfin, la Prévalaye est sanctuarisée grâce à l'aménagement d'une base de loisirs et de plein-air. En 1982, l'ouverture des jardins familiaux rappelle le passé nourricier du secteur.

Depuis la fin du 20ème siècle, le quartier se transforme au gré de l'aménagement de plusieurs Z.A.C. : de l'inachevée Z.A.C. de l'Arsenal à la Z.A.C. de la Mabilais, en passant par l'emblématique Z.A.C. de la Courrouze en 2003. Sur ces terrains militaires, longtemps cachés à la vue des Rennais, sort alors de terre un tout nouvel éco-quartier, emblématique d'un urbanisme durable.


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