Au début du 19e siècle, l'essentiel des déplacements se fait encore à pied, à cheval ou en charrette. La voiture à cheval se généralise progressivement dans la ville et sur les routes, si bien qu'en 1904, on dénombre 77 cochers à Rennes, travaillant pour le compte de 20 loueurs de voiture.
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Rennes entre dans l'ère industrielle
Deux éléments majeurs contribuent à transformer la physionomie de la ville et encouragent la circulation des marchandises et des hommes, favorisant le développement du commerce, de l'artisanat et des petites industries.
• Les travaux de canalisation : le trafic fluvial s'intensifie dans la première partie du 19e siècle avec la réalisation de nombreux aménagements, dont celle du canal d'Ille-et-Rance ouvert à la navigation en 1833, puis de la Vilaine entre les années 1840 et 1860. Vers 1885, ce sont près de 243 000 tonnes qui transitent annuellement par Rennes ! Le trafic fluvial décline dans le deuxième partie du siècle, vite concurrencé par le chemin de fer.
• L'arrivée du chemin de fer : s'il modifie les déplacements dans la ville, les voies de chemin de fer gênant la circulation vers l'est et le sud de la ville, il conduit également à l'aménagement de larges boulevards au sud de la Vilaine, afin de faciliter l'accès à la gare à partir de 1857.
Les bureaux d’octroi, bâtiments municipaux où se déroule la perception de l’impôt sur les produits de consommation courante entrant en ville, se multiplient et s'éloignent peu à peu du centre-ville. Témoins des échanges commerciaux très importants entre Rennes et sa campagne environnante, ces bâtiments, situés aux portes de la ville dense et industrieuse, sont aussi les témoins de l'extension de la ville.
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Les premiers transports en commun
L'installation de la gare et son accès, sont à l'origine des premières réflexions autour de la mise en place d'un réseau de transports en commun. Les Rennais ne bénéficient en effet à cette époque, pour accéder à la gare, que d'un seul service de calèches et de "voitures de place", mis en place par la Compagnie des chemins de fer de l'Ouest.
Il faut attendre 1882, suite à l'instauration du contrôle de l'État sur l'installation de tramways dans les villes (1876), pour que le conseil municipal décide de créer une commission chargée de prospecter sur les expériences d'autres villes en France et à l'étranger, et de se positionner sur le choix d'une énergie : animale, vapeur, air comprimé, électricité.
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L'arrivée des tramways électriques
En 1897, la municipalité met en place son premier réseau de transports en commun, avec la mise en service des Tramways électriques rennais (T.E.R.), par l'intermédiaire d'une concession, c'est-à-dire d'un contrat accordant le droit d'assurer un service public, dévolue à la Compagnie de l'Ouest électrique (C.O.E.).
La même année, ce réseau municipal est doublé d'un réseau départemental composé de trois lignes de tramways à vapeur, concédé à la Société Française de Chemins de Fer à voies étroites, compagnie qui prendra le nom de Tramways d'Ille-et-Vilaine (T.I.V.). Les T.I.V. permettent de compléter un réseau "rayonnant" autour de Rennes, en desservant les principaux points du département, non encore desservis par le train : Fougères, Châteaugiron et Plélan.
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Une nouvelle organisation dans la ville
À la fin du 19e siècle, dans les rues de Rennes, se côtoient ainsi les chevaux, les voitures hippomobiles, les vélocipèdes, mais aussi les tramways, qui utilisent de nouvelles énergies, la vapeur et l'électricité.
Pour gérer les flux et prévenir les accidents, la municipalité installe des trottoirs pavés en granit, entretient les chemins vicinaux et multiplie les règlements.
Au 19e siècle, le développement des transports suit le développement économique de la ville. Les innovations techniques rendent la ville plus attractive. Avec l'arrivée des T.E.R., de nouveaux usages émergent et la municipalité prend conscience de l'enjeu que constitue la question de la mobilité et des transports : elle ne doit plus être subie, il faut la maîtriser.